VELOUTÉ BELLE AUX BOIS DORMANTS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je l’ai vue de loin cette ferme abandonnée, plantée au milieu des champs en pente douce.

J’ai accéléré le pas, dans mon impatience d’inventer sa renaissance et la vie qui irait avec, si j’en devenais propriétaire.

C’est ma petite lubie irrépressible dès que je vois de belles endormies.

Mais ma curiosité devint dans les derniers mètres, sur la petite allée qui me conduisait à elle, entravée par une bordée de ronces et d’orties.

Il y avait bien ici et là, quelques églantiers et hortensias qui tentaient valeureusement de se frayer un passage. Vestiges floraux d’un temps où c’était entretenu. Et dans cette indiscipline végétale, ce sont toujours les mêmes à s’empresser d’investir le terrain.

Comme dans le conte de Perrault, La Belle aux bois dormants.

… car il crût dans un quart d’heure tout autour du parc une si grande quantité de grands arbres et de petits, de ronces et d’épines entrelacées les unes dans les autres, que bête ni homme n’y aurait pu passer… Afin que la Princesse, pendant qu’elle dormirait, n’eût rien à craindre des Curieux.

Il y avait là quelque chose de touchant à reconsidérer ces adventices non comme des ennemies, mais des gardiennes dans l’attente du nouveau prince des lieux. Contraste des ronces qui ployaient sous le poids des mûres, et des tiges bien dressées des orties.

Si la nature les couplait instinctivement, pourquoi ne pas suivre l’image en assiette ?

Une idée qui devait faire son chemin… un peu dans ma tête et gants aux mains pour la cueillette !

 

 

LA RECETTE

CRÈME D’ORTIE AUX MÛRES

 

Pour 4 personnes

Préparation : 30 minutes

Cuisson : 25 minutes

 

150 g de feuilles d’ortie

1 oignon

150 g de pommes de terre

250 g de courgette

3 c. à s. d’huile d’olive

Sel, poivre

 

Pour la gremolata :

6 feuilles d’ortie

20 g de chapelure

8 mûres

1 oignon rose

Le zeste d’1/2 citron jaune

3 c. à s. d’huile d’olive

Fleur de sel, poivre

 

 

Pour la première étape : la cueillette

Sachant qu’elle perd son pouvoir urticant à la cuisson, quelques précautions s’imposent avant.

Pour les orties : chaussez-vous de gants, munissez-vous d’un panier et d’une paire de ciseaux. Choisissez plutôt les orties sauvages qui poussent sur les chemins de campagne ou de forêt plutôt qu’en bordure de route. Coupez la partie de la tige la plus haute, pour ne prendre que les jeunes pousses.

Pour les mûres : couvrez vous les bras et les jambes pour éviter les griffures. Chaussez des gants, sauf si vous n’avez pas peur de revenir avec les mains violettes.

 

Pour la seconde étape : en cuisine

Détachez les feuilles d’orties à l’aide d’une paire de ciseaux et de gants de cuisine. Lavez-les soigneusement dans trois bains d’eau froide. Égouttez-les.

Épluchez, coupez les pommes de terre et les courgettes en petits cubes.

Épluchez, ciselez l’oignon.

Faites rissoler 5 minutes environ dans une cocotte avec l’huile d’olive, l’oignon, les pommes de terre et les courgettes. Salez, poivrez. Couvrez d’eau à hauteur. Faites cuire 10 minutes. La pomme de terre doit être tendre sous la pointe d’un couteau. Ajoutez les feuilles d’ortie. Poursuivez 10 minutes la cuisson.

Prélevez la moitié du bouillon de cuisson. Mixez. Ajoutez éventuellement un peu de bouillon pour obtenir la texture souhaitée.

Réservez au chaud.

 

Préparez la grémolata.

Hachez au couteau l’oignon épluché et les feuilles d’orties soigneusement lavées.

Râpez le zeste de citron.

Faites chauffer l’huile d’olive dans une poêle. Ajoutez la chapelure. Faites dorer trois minutes. Salez, poivrez.

Hors du feu, versez l’oignon, les feuilles d’orties ciselées et le zeste. Mélangez bien.

Versez le velouté d’orties dans des bols. Saupoudrez de gremolata.

 

Savourez.

 

Le switch :

Pas d’orties ?

Remplacez-les par des pousses d’épinards, vert de blette ou fanes de radis.

 

Powerfood :

L’ortie, une mauvaise herbe ? Certainement pas pour votre santé !

La liste de ses bienfaits est longue comme le bras comme bien d’autres verdures.

Mais son petit plus, c’est sa teneur en silice, en chlorophylle et surtout en protéines puisqu’elle contient 18 acides aminés dont les 8 essentiels.

De la protéine végétale sur feuille et dont la ressource est abondante. Ne la méprisez plus !

 

 

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